Suivi de la Nuit des Veilleurs 2019

 

Que sont devenues les personnes que vous avez soutenues sprirituellement ou par écrit lors de la Nuit des Veilleurs 2019 ?

 

 
 
 

 
 

-- SUISSE : Update printemps 2020 --

 

Norbert Valley : acquitté, mais le « délit de solidarité » existe toujours

 

Après avoir longuement tergiversé, la justice neuchâteloise a finalement continué les poursuites contre le pasteur Norbert Valley. Malgré les circonstances dues à la pandémie du Covid-19, le jugement de Norbert Valley par le tribunal de police a eu lieu à La Chaux-de-Fonds le 12 mars 2020. Tout en reprochant au pasteur Valley d'avoir aidé un requérant d'asile illégal en Suisse, la justice neuchâteloise a toutefois reconnu qu'il n'avait pas agi de manière systématique et importante, ni sur une période de temps assez longue pour pouvoir le condamner. De plus, le pasteur Valley n'a jamais agi de manière cachée. Le tribunal a donc acquitté Norbert Valley du soi-disant délit de solidarité, à la grande joie de toute l'audience présente.

 

Une bataille est gagnée, mais le chemin sera encore long jusqu'à l'abolition de ce « délit » inscrit dans la législation suisse. L'initiative parlementaire de Mme Lisa Mazzone visant à la modification de cette loi a du reste été rejetée au parlement.

 

 
 
 

 
 

-- CHINE : Update printemps 2020 --

 

Huang Qi : toujours détenu, malgré son état de santé critique

 

Six mois après son procès à huis clos, le journaliste Huang Qi a été condamné en juillet 2019 à une peine de douze ans de prison, assortis de quatre ans de privation de droits politiques pour « divulgation de secrets d’État ». Depuis le début de son incarcération en 2016, Huang Qi demeure privé de soins médicaux malgré les affections dont il souffre : maladie rénale chronique, hydrocéphalie, problèmes pulmonaires et cardiaques. Sa condition est critique et pourrait être fatale s’il ne bénéficie pas d’une libération pour raison médicale. Par ailleurs, les autorités lui imposent des restrictions arbitraires : Huang Qi n’a, par exemple, le droit de dépenser que cent yuan par mois à l’économat de la prison, soit environ treize euros. Sa mère Pu Wenqing, âgée de 87 ans et atteinte d’un cancer, est, quant à elle toujours empêchée de rendre visite à son fils en prison et subit une surveillance policière quotidienne. 

 

 
 
 

 
 

-- ARABIE SAOUDITE : Update printemps 2020 --

 

Salman al Awdah risque toujours la peine de mort

 

Salman Al-Awdah est encore en détention et risque toujours la peine de mort, alors que son procès s’est tenu de manière chaotique pendant le dernier semestre 2019. Il y a eu de nombreux reports et avancements d’audience. La dernière a eu lieu le 31 décembre. Depuis, on ne sait pas si de nouvelles audiences auront lieu avant le jugement et la proclamation du verdict 

Le 29 novembre 2019, six rapporteurs spéciaux des Nations unies pour les droits humains ont écrit une lettre conjointe aux autorités saoudiennes au sujet des conditions d’arrestation et de détention de Salman Al-Awdah et de trois autres personnalités religieuses saoudiennes risquant elles aussi la peine de mort.

 

À défaut de voir la situation de son père s’améliorer, Abdullah Alaoudh a été très touché par la mobilisation des militants de l’ACAT lors de la nuit des veilleurs 2019 et avait partagé son sentiment sur twitter.

 

 
 
 

 
 

-- VIETNAM : Update printemps 2020 --

 

Trần Thị Nga : libérée et exilée aux États-Unis

 

Après avoir purgé près d’un tiers de la peine de prison prononcée à son encontre en 2017, la défenseure des droits humain Trần Thị Nga a été libérée de façon anticipée le 10 janvier 2020. Elle a immédiatement été exilée aux États-Unis. Ses deux jeunes fils et son compagnon ont pu quitter le Vietnam et l’accompagner à Atlanta, dans l’État de Géorgie, où elle doit désormais se reconstruire. 

 

Le 1er février 2020, la Fondation ACAT a décerné à Trần Thị Nga son prix Engel-du Tertre pour la dignité humaine, en reconnaissance de son courage et de sa lutte en faveur des droits fondamentaux.

 

À cette occasion, Trần Thị Nga a adressé à l’ACAT et ses soutiens le message suivant : 

 

« Je voudrais sincèrement vous remercier, les organisations de défense des droits humains telles que l’ACAT, les particuliers, médias, organisations religieuses ainsi que la société civile du monde entier. Grâce à votre compassion et votre soutien, j’ai recouvré ma liberté, et je vous en remercie tous sincèrement. Mais je vous en prie, ne cessez pas d’aider celles et ceux qui sont toujours en prison au Vietnam. Ils sont encore nombreux à languir derrière des barreaux, et ils ont besoin de votre aide. Continuez de vous battre à nos côtés. » 

 

Les autorités vietnamiennes ont recours depuis quelques années à une stratégie d’exil forcé des voix dissidentes. En janvier 2017, le militant des droits humains Dang Xuan Dieu – mis en avant lors de la Nuit des Veilleurs en 2016 – a pu sortir de prison avant d’avoir effectué la moitié de sa peine initiale, à condition de quitter le Vietnam pour la France. En octobre 2018, la défenseure des droits humains Nguyen Ngoc Nhu Quynh dite « Me Nam », soutenue lors de la Nuit des Veilleurs 2018, a également pu quitter sa cellule pour embarquer à bord d’un avion à destination des États-Unis avec sa famille. 

 

 
 
 

 
 

-- États-Unis : Update printemps 2020 --

 

Rodolfo Alvarez Medrano : droit à un nouveau procès

Le 15 janvier 2020, un juge fédéral a estimé que Rodolfo Alvarez Medrano avait droit à un nouveau procès devant une cour du Texas pour contester l'analyse du détective expert en gangs à son procès, Robert Alvarez. Ce dernier avait été destitué de ses fonctions en 2011 après avoir été reconnu coupable de détournement d'informations officielles, de violation des droits civils d'une personne détenue, de vol et de falsification de dossiers gouvernementaux. Début avril 2020, aucune date d'audience n'était encore connue.

 

Parallèlement, assisté de son avocate, Rodolfo poursuit les démarches pour tenter d'en finir avec la « loi des parties » du Texas qui permet, comme dans son cas, qu'une personne qui n'est ni l'auteur direct ni le commanditaire d'un meurtre soit condamné à mort.

 
 

Un mot d’espoir de Rodolfo Alvarez Medrano


Lors de la Nuit des Veilleurs 2019, le groupe ACAT-Ouest-lausannois a entamé une correspondance épistolaire avec Rodolfo.

 

→ Lire l'une des lettres de Rodolfo (en anglais, PDF)

 
 
 

 
 

-- MEXIQUE : Update printemps 2020 --

 

María Márquez de Favela : toujours dans l'ignorance du sort de son fils

 

María ignore toujours ce qu'il est advenu de son fils Adrián. L'enquête surla disparition forcée de ce dernier est toujours à la peine.  Avec son Collectif « Familles unies pour la vérité et la justice », elle poursuit les recherches et les rencontres avec les autorités pour retrouver les disparus de Ciudad Juárez et des alentours.

 

Toutes les manifestations de soutien reçues dans le cadre de la Nuit des Veilleurs l'ont aidée à poursuivre ses démarches.

 

 
 
 

 
 

-- BURUNDI : Update printemps 2020 --

 

Germain Rukuki : en détention jusqu'à présent, malgré la critique de l'ONU

 

Le 17 juillet 2019, la cour d'appel burundaise de Ntahangwa a confirmé la condamnation du défenseur des droits humains Germain Rukuki. La décision a été rendue lors d'une audience publique sans que Germain ni ses avocats n'en soient informés. Ils ont été informés six jours plus tard. Ses avocats ont annoncé se pourvoir en cassation. Dans un avis du 13 août 2019, le Groupe de travail des Nations unies sur les détentions arbitraires a déclaré après examen de sa situation que la privation de liberté de Germain Rukukiest arbitraire en ce qu’elle est contraire aux dispositions internationales sur les droits à la liberté d’association, d’expression et d’opinion. Le 10 avril 2020, la Commission d’enquête des Nations unies sur le Burundi a réitéré sa recommandation de libérer immédiatement les personnes détenues arbitrairement, citant Germain Rukuki. Le gouvernement burundais demeure sourd à ces appels et Germain Rukuki est toujours détenu à ce jour.

 

 
 
 

 
 

-- CAMEROUN : Update printemps 2020 --

 

Mancho Bibixy : toujours arbitrairement détenu, malgré la critique de l'ONU

 

Mancho Bibixy se trouvait dans la prison centrale de Kondengui, dans la capitale Yaoundé, lors des émeutes qui se déclenchent le 22 juillet 2019, brutalement réprimées. Il est alors déplacé avec d’autres détenus accusésd’être des meneurs. Toutefois, il a réapparu le 18 août 2019 - jour de son 35e anniversaire - à la prison de Kondengui et a transmis un message relayé dans la presse.

 

Le 15 août 2019, le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire avait rendu un avis (n°46/2019) par lequel il déclarait arbitraire la détention de Mancho Bibixy. Le Groupe de travail a relevé de nombreuses violations des règles du procès équitable dans la procédure ayant conduit à sa condamnation. Le Groupe de travail a demandé alors aux autorités camerounaises la libération immédiate de Bibixy et à ce qu’il obtienne réparation du préjudice subi.

Le 3 octobre 2019, le Président de la République du Cameroun a décidé de libérer 333 personnes arrêtées dans le contexte du conflit dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Mancho Bibixy, emprisonné depuis le 19 janvier 2017, n’a pas bénéficié de ce geste présidentiel.

  

Il est toujours emprisonné à Yaoundé. La prison est surpeuplée et la crise du coronavirus fait craindre le pire pour la santé des personnes qui y sont incarcérées. La presse se fait l‘écho le 13 avril 2020 de plusieurs cas déjà identifiés dans cette prison et d’autres à travers le pays. 

 

 
 
 

 
 

-- RWANDA : Update printemps 2020 --

 

Déogratias Mushayidi : aucun espoir de libération

 

Déogratias Mushayidi demeure détenu, depuis plus de dix ans maintenant, ayant été arrêté en mars 2010. Aucune information ne permet à ce jour d’espérer une libération prochaine. 

 

 
 
 

 
 

-- ÉGYPTE : Update printemps 2020 --

 

Amal Fathy : libre, mais menacée d'une nouvelle arrestation

 

Amal Fathy était en liberté sous contrôle judiciaire depuis le 27 décembre 2018. Le 20 mars 2020, le ministère public a mis fin à toutes les restrictions qui pesaient sur elle. Elle risque cependant toujours une nouvelle arrestation à tout moment car elle a été condamnée dans une seconde affaire concernant une vidéo sur Facebook où elle avait dénoncé le harcèlement sexuel en Égypte et l’inaction du gouvernement.

 

 
 
 

Images des victimes : ACAT-France (sauf image de Norbert Valley : Norbert Valley / Amnesty International)