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Communiqué

 

Berne, 19 novembre 2020

 

Activistes de l'environnement en danger 

 

Le nombre d'assassinats de personnes quis’engagent dans la protection de l'environnement, du climat ou des ressources naturelles monte en flèche. À l'occasion de la Journée des droits de l'homme du 10 décembre 2020, l'ACAT-Suisse enquête sur cette thématique – et plaide pour l'adoption de l'initiative pou rdes multinationales responsables. 

 

Plus le changement climatique s’accentue, plus les personnes qui tentent de ralentir la destruction de l'environnement sont menacées. Nombreux sont ceux et celles qui payent de leur vie leur engagement. Selon l’ONG Global Witness, 212 défenseurs de l’environnement ont été assassinés l’année passée dans le monde : un triste record. La Colombie, les Philippines, le Brésil, le Mexique, le Honduras et le Guatemala occupent lespremières places de ce macabre décompte. À l'occasion de la Journée des droits de l'homme du 10 décembre, l'ACAT-Suisse lance la campagne 
« Activistes de l'environnement en danger - défendons leurs droits !».

 

Les États et les entreprises doivent répondre de leurs actes 

En moyenne quatre activistes sont tués chaque semaine depuis décembre 2015, moment de signature de l’accord de Paris sur le climat. De nombreuses autres personnes sont réduites au silence par des agressions, des violences sexuelles, des menaces de mort, des arrestations arbitraires ou des procès inéquitables. Ce sont souvent les protestataires issus des populations indigènes qui paient le prix fort de leur engagement.

Dans bien des cas, ce sont les États qui sont responsables des violations des droits humains à l'encontre des militants écologistes. Soit ils violent activement les conventions relatives aux droits humains qu'ils ont ratifiées, soit ils ne mènent pas d'enquête et ne traduisent pas les auteurs en justice.

Mais il y a aussi des entreprises qui se rendent coupables de violations des droits humains. Les entreprises liées à l’extraction des matières premières sont particulièrement critiquées. Ici aussi, la population indigène en paie principalement la facture. En parallèle à des plaintes possibles contre l’État et ses fonctionnaires, des actions judiciaires doivent pouvoir être engagées à l’encontre des sociétés responsables d’actes illicites.

Ceci est en particulier important dans les pays où le système judiciaire est faible, inefficace ou corrompu. Ces actions judiciaires peuvent être d’ordre pénal (visant la condamnation pénale de l’entreprise ou de ses dirigeants) ou civil (demande de dédommagement des victimes). C’est  sur cette dernière option, proposée dans l’initiative pour des multinationales responsables, que le peuple suisse  se prononcera le 29 novembre prochain.

L’ACAT-Suisse soutient cette initiative qui est un moyen important de mieux faire respecter les droits humains et de l’environnement dans des pays où la justice n’est pas à même de mener à bien son travail. Cette initiative ne vise pas à remplacer les actions contre des États responsables de violations des droits humains. Elle en est un complément qui soutiendra des ONG telles que l'ACAT dans leur travail visant à éliminer la torture et autres mauvais traitements dans le monde.

Pétition au gouvernement brésilien  

La campagne de l'ACAT-Suisse s'accompagne d'une action concrète. Dans la pétition proposée, l'organisation des droits humains demande au gouvernement brésilien de mettre fin à tout harcèlement et à toute attaque contre les personnes qui défendent leurs terres ou leurs droits fondamentaux. Elle devrait notamment enquêter sur ce qui s'est passé dans la région du Minas Gerais. Là, la police a expulsé de force quatorze familles de la terre sur laquelle elles vivaient – en détruisant leurs champs et leur école. Ces familles, comme beaucoup d'autres, méritent un soutien international.


 

Infos & contact :  

Infos

Contact : Katleen De Beukeleer, communication & campagnes ACAT-Suisse, k.debeukeleer(a)acat.ch, +41 (0)31 312 20 44 

 

En savoir plus sur l’ACAT-Suisse :  

Par des campagnes, des appels urgents, des consultations, des plaidoyers et un travail médiatique, l'association ACAT-Suisse œuvre pour l'abolition de la torture et de la peine de mort dans le monde. Le travail de l'ACAT (Action des chrétiens pour l’abolition de la torture) est axé sur le service aux autres. L’ACAT-Suisse, fondée en 1981, est basée à Berne.