Communiqué

 

Berne, 8 avril 2022

 

Bélarus : torture et maltraitance à l'ombre de la guerre voisine

 

Alors que Vladimir Poutine utilise le Bélarus comme zone de transit pour sa guerre d'agression contre l'Ukraine, la répression de la population bélarussienne par le dictateur Alexandre Loukachenko se poursuit. Les arrestations arbitraires et même des actes de torture sont omniprésents. Dans sa campagne du Vendredi saint, l'ACAT-Suisse rappelle que l'opposition de la population bélarussienne continue malgré la répression massive du gouvernement. Dans le contexte actuel, il ne faut pas oublier que le régime et la population bélarussiens forment deux groupes distincts.

 

Après les 17 mois de captivité de la double citoyenne helvético-biélorusse Natallia Hersche et l’instrumentalisation de réfugiés du Proche-Orient pour les faire entrer illégalement dans l’Union européenne, nous devrions toutes et tous être conscients de l'absence de scrupules de Loukachenko. Le premier exemple démontre la brutalité avec laquelle les opposants au régime sont traités. En outre, les rapports sur la torture et les mauvais traitements utilisés dans les prisons bélarussiennes se multiplient. Alors que Loukachenko met, ou doit mettre, son pays à la disposition de la guerre d'agression de Poutine, une grande partie de la population bélarussienne ne veut rien avoir à faire avec ce conflit. Finalement, ce sont les Bélarussiennes et les Bélarussiens eux-mêmes qui sont opprimé.e.s depuis des années par Loukachenko, avec l'aide de Poutine.

 

Des chiffres alarmants

 

À ce jour, au moins 5000 plaintes pour torture ou autres formes de mauvais traitements ont été déposées au Bélarus. Pourtant, aucun fonctionnaire de police n'a été inculpé. Les juges ont complètement ignoré les témoignages des opposants concernant les tortures subies. Selon l'organisation bélarussienne de droits humains Viasna, il y a actuellement plus de 1100 prisonniers politiques et la tendance est toujours à la hausse. Le dernier rapport de l'ONU sur la situation des droits humains au Bélarus confirme que la torture et la maltraitance sont utilisées de manière systématique et généralisée comme punition et comme moyen de dissuasion à l'égard des prisonniers.  

Dans une pétition, l'ACAT-Suisse demande au procureur général du Bélarus de respecter les obligations de son pays découlant du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) et de libérer toutes les personnes politiquement détenues qui n'ont fait qu'exercer leur droit de réunion pacifique.

 

Continuer à défendre la population bélarussienne

 

Dans son dossier de campagne du Vendredi saint, l'ACAT-Suisse décrit la situation actuelle des droits humains au Bélarus et veille à ce que les méthodes brutales du dictateur Loukachenko continuent à être rendues publiques. Dans ce contexte, l’opinion de la population ne doit en aucun cas être confondue avec la posture du régime dictatorial favorable à la Russie.

 

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ACAT-Suisse :

Par des campagnes, des appels urgents, des consultations, des plaidoyers et un travail médiatique, l'association ACAT-Suisse œuvre pour l'abolition de la torture et de la peine de mort dans le monde. Le travail de l'ACAT (Action des chrétiens pour l’abolition de la torture) est axé sur la dignité de tous les êtres humains – indépendamment de leur idéologie, religion, ethnie ou de toute autre caractéristique. L'ACAT est active dans 30 pays et représentée auprès de plusieurs instances internationales (ONU, Conseil de l'Europe,...).