Nuit des veilleurs 2022 : méditation
« Discerner la vérité ; trouver le chemin »
La vérité a toujours été maltraitée dans l’histoire de l’humanité. Notre époque n’y échappe pas. Déroutés par les crises et les mutations du monde, de plus en plus nombreux sont ceux qui se raccrochent à des simplismes à base de courants complotistes et de fake news véhiculés par les réseaux sociaux.
La vérité est souvent difficile à cerner. C’est la situation de Pilate au procès de Jésus : « Qu’est-ce que la vérité ? » (Jn 18,38). Pilate sait que le jeu politique est pétri de vérités antagonistes, il en vient à douter de l’existence même de la vérité. Or Jésus vient de lui affirmer que la vérité existe : « Ma royauté n’est pas de ce monde. […]. Je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité écoute ma voix » (Jn 18,36-37). Jésus se présente en témoin de la vérité jusqu’au martyre. Mais il ne répond pas à la question de Pilate.
Le Christ identifie et le chemin et la vérité et la vie à sa personne. On trouve ce chemin en suivant le Christ. C’est ce qu’ont fait ses disciples. Est-ce si simple ? Souvenons-nous de Pierre quand Jésus annonce qu’il doit aller à Jérusalem, beaucoup souffrir et être tué. Pierre se voit traité de satan, le diable (Mt 16, 23), qualifié ailleurs par Jésus de « menteur et père du mensonge » (Jn 8,44). Le faux-pas de Pierre ne concerne-t-il pas aussi toute l’histoire des chrétiens ? Comment discerner les idées de Dieu des idées des hommes quand on a entrepris, comme Pierre, de suivre le Christ ?
L’ACAT œuvre pour la justice. En s’appuyant sur les traités internationaux, elle met les responsables face à leur responsabilité, tente de changer leur regard sur les victimes, rappelle que la torture est un interdit absolu et jamais un instrument de justice, que punir de mort constitue un crime. Sensibiliser les chrétiens pour qu’ils tournent leur regard vers les victimes, c’est leur rappeler que les personnes en situation de détresse se trouvent sur le chemin de Jésus et qu’il s’est identifié à elles : « En vérité, je vous le déclare, chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, à moi non plus vous ne l’avez pas fait » (Mt 25,45).
La Nuit des veilleurs est un moment privilégié pour confier au Seigneur les victimes, les bourreaux, ceux qui se sentent concernés par le drame de la torture et ceux qu’il laisse indifférents, et demander que l’Esprit de vérité fasse en chacun son chemin pour l’avènement d’une humanité plus juste, plus humaine.
(Extraits de la méditation de l’ACAT-France. Le texte entier est disponible sur www.nuitdesveilleurs.fr > ressources)
