Nuit des veilleurs 2021 : méditation
« Va avec cette force que tu as »
Le Seigneur se tourna vers [Gédéon] et dit : « Va avec cette force que tu as et sauve Israël de Madiân. Oui, c’est moi qui t’envoie ». Mais Gédéon lui dit : « Pardon, mon seigneur, comment sauverai-je Israël ? Mon clan est le plus faible en Manassé, et moi je suis le plus jeune dans la maison de mon père ! ». Le Seigneur lui répondit : « Je serai avec toi, et ainsi tu battras les Madianites tous ensemble. » (Jg 6,14-16)
La torture fait partie des pires manifestations du mal. La personne qui est engagée dans le combat contre la pratique de la torture, quelles que soient ses options spirituelles, se sent parfois en situation de faiblesse. Une force en elle la pousse cependant à persévérer. Quelle faiblesse, quelle force ?
L’ACAT, une expérience de la fragilité
À l’ACAT, nous nous sentons parfois bien faibles, bien fragiles face à la bête à laquelle nous nous attaquons. Malgré notre appartenance à une association qui nous accompagne, devant notre petitesse et notre petit nombre, nous devons comme Gédéon faire un effort pour ne pas nous décourager. Et puis les résultats positifs obtenus sont souvent fragiles et il faut sans cesse repartir au combat.
La force qui est en nous
Mais comme Gédéon nous avons reçu une promesse de la part de Dieu : « Oui, c’est moi qui t’envoie. Je serai avec toi ». Cette force-là, pour les chrétien.ne.s, s’entretient dans la prière au nom du Torturé, du Crucifié, du Ressuscité.
Elle se reçoit de l’Esprit saint, qui met des femmes et des hommes en route, en mission et parfois dans des conditions dramatiques. De ces femmes et de ces hommes que l’Esprit enflamme et nourrit, il en existe à toutes les époques. Parfois à leur insu, ils marchent dans les pas de Jésus, solidement ancrés dans le triomphe de la vie. Leur résistance les conduit parfois à la nuit du cachot et de la torture.
La Nuit des veilleurs nous rappelle notre mission : intervenir auprès des autorités pour la libération de ces victimes, solliciter pour elles, auprès du Père, au nom du Fils, le renfort de l’Esprit saint et prier contre toute déshumanisation ; et tenir bon dans cet engagement, affronter notre faiblesse : « Seigneur, nous sommes comme les disciples, endormis dans le jardin de Gethsémani. Nous sommes si faibles. Si peu fiables. Si peu présents dans nos prières. Incapables sans doute d’atténuer ce sentiment de solitude du supplicié dont le dos est maintenant broyé par le bois de la croix. Et pourtant, humblement, nous nous mettons en route à tes côtés. »*
(Extraits de la méditation de l’ACAT-France. Le texte entier est disponible sur www.nuitdesveilleurs.fr > ressources)
* Marc Zarrouati. La Croix : chemin de libération (Un chemin de croix à Saint-Sernin), Artège, 2010, p. 7.
